L’abbaye cistercienne Notre-Dame des Châtelliers

 

Communes de Chantecorps et Fomperron, Canton de Ménigoute

Département des Deux-Sèvres

 

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Bienheureux Giraud de Salles

 

 

Giraud de Salles, originaire du Périgord où il naquit vers 1055, fonda dans l’Ouest de la France tout un ensemble d’établissements érémitiques puis monastiques, au début du XIIème siècle. Disciple de Robert d’Arbrissel (fondateur de Fontevrault) il décéda le 20 avril 1120 à 2 km des Châtelliers actuels, en un hameau dit les « Vieux-Châtelliers », ou « Saint-Giraud ». Le 26 septembre 1121 son corps fut solennellement transféré en l’abbatiale des Châtelliers, qui devint ainsi lieu de pèlerinage.

 

Né d’une famille noble, Giraud (ou Géraud) fut diacre et ermite. Il ne fut ni moine, ni prêtre, ni canonisé même s’il reste dans la tradition populaire « Saint Giraud ». Sa fête est célébrée le 20 avril et le 23 octobre. Ses fondations furent affiliées à l’ordre cistercien après sa mort (Les Châtelliers et leur fille Boschaud du diocèse de Périgueux deviendront cisterciennes en 1163, dans la filiation de Clairvaux).

 

En Poitou il fonda Le Pin, l’Absie, Bonnevaux, les Châtelliers et les Alleuds. En Creuse ce furent Prébenoit, Bonlieu et le Palais-Notre-Dame. En Charente ce seront Fontdouce, Les Chalards, La Tenaille, Bournet, puis plus au sud Dalon et Cadouin (Dordogne), et Gondon (Lot-et-Garonne). Granselve, dans le Tarn-et-Garonne, sera la fondation la plus méridionale.

 

La façade du Pin, près de Poitiers.

Le cloître gothique de Cadouin en Périgord.

 

Aux Châtelliers l’abbé Thomas fit agrandir le chœur de l’église entre 1249 et 1277 pour honorer le corps du fondateur, élevé dans un tombeau de marbre (ciborium) porté par six colonnes. La tête fut placée dans une belle châsse reliquaire en cuivre et argent dorés, sans doute limousine. Aucune trace de ce reliquaire n’existe après le XVIIème siècle. Il semble qu’après les dégâts de la Guerre de Cent Ans en 1346 et 1413, et puis surtout l’incendie général par les Huguenots en 1568, tout vestige de ce tombeau ait disparu. De même le pèlerinage, très actif au Moyen-Age, cessera peu à peu.

 

La fontaine de Saint-Giraud, Chantecorps, cliché Ph. Michaud 2007.

 

En 1892 le propriétaire des Châtelliers, le comte Alphonse Garran de Balzan, suite à un projet de Mgr Barbier de Montault, fit édifier à l’emplacement du décès de l’ermite au hameau de Saint-Giraud (commune de Chantecorps), un petit monument néo-gothique. Cet édifice protège une fontaine, qui selon la tradition jaillit miraculeusement après le décès de Giraud de Salles. La statue prévue pour la niche ne fut jamais réalisée. La forêt limitrophe garde le souvenir de l’ermite avec certaines parcelles nommées « Bois de la Chapelle », « Bois de Saint-Giraud » et « Bois de la Notre-Dame ».

 

L’église paroissiale Saint-Philibert de Chantecorps présente dans son chœur un décor de fresques de la fin des années 1930, réalisées par Marie Baranger (1902-2003) à la demande du jeune père Robert Morin (1910-2007). Elles relatent certains épisodes de la vie de Giraud de Salles, et le miracle qui eût lieu lors de ses funérailles, en l’actuel hameau « Saint-Giraud » : trois croix lumineuses célestes seraient apparues à l’assistance pendant la durée de la cérémonie.

 

En septembre 1990 fut fixée sur le petit édifice du hameau de Saint-Giraud une plaque commémorant le bienheureux fondateur de monastères. En granit, elle porte l’inscription « SAINT GIRAUD DE SALES ERMITE FONDATEUR D’ABBAYES DE CADOUIN-EN-PERIGORD AUX CHATELLIERS DECEDA ICI LE 20 AVRIL 1120 ». Elle fut offerte par Sœur Odile Lenglet, trappistine de Notre-Dame de Chambarand, en Isère, auteur en 1978 et 1987 de deux excellents articles historiques et critiques sur la vie de Giraud de Salles.

 

L’excellent site Internet des Fontaines de France a répertorié celle de Saint-Giraud en avril 2008.

 

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